A l’instar des autres départements du Bénin, le Zou n’est pas resté en marge de la célébration, le 16 juin 2022, de la journée de l’enfant africain. C’est la ville de Bohicon qui a été choisie pour abriter les manifestations officielles marquant la commémoration de la 32ème édition. Ce fut l’occasion pour la Directrice départementale des affaires sociales et de la microfinance (Ddasm) du Zou d’attirer l’attention de la communauté sur la dégradation de la situation des enfants dont les droits sont constamment bafoués.
Les enfants, lors d’une caravane sur plus de 200 mètres, ont exhibé des pancartes sur lesquelles ils réclament le respect de leurs droits. A la mairie de Bohicon, le point de chute de la randonnée pacifique, ils ont eu droit à une communication portant sur le thème : «Elimination des pratiques néfastes affectant les enfants : progrès sur les politiques et pratiques depuis 2013.» Animée par la directrice départementale de Plan Bénin et la Mairie de Bohicon, elle a permis de faire l’état des lieux des violences que subissent les enfants au quotidien puis les actions que les pouvoirs publics mènent pour endiguer le phénomène. Sakinatou Gambari Imorou, épouse Adégoutè, la Ddasm/Zou, par des statistiques alarmantes, a donné le vrai visage de la situation dans le Zou. « Lorsque l’enfant apparaît, le cercle de la famille applaudi. Tout le monde est content », a-t-elle souligné. Malheureusement, il est par la suite maltraité. En témoignent les chiffres. Selon elle, en 2021, le Zou a connu 104 cas de grossesses sur mineures, 76 cas de mariage forcé, 195 cas de traite d’enfants, 420 cas d’enfants en situation de travail dont 207 filles puis 116 cas de violences sexuelles sur mineures. Un tableau sombre qui fait dire à la présidente du conseil consultatif départemental de l’enfant du Zou, Aubierge Atemon, porte-parole des enfants, que les droits des enfants sont foulés aux pieds. « Il n’est un secret pour personne que dans le département du Zou, les droits de l’enfant et spécialement ceux de la fille sont constamment violés soit par ignorance, soit par mépris des dispositions législatives et règlementaire», a-t-elle confié. A l’entendre, cette violation se manifeste par l’exploitation économique des enfants, des mariages forcés. A cela, s’ajoutent les différentes formes de violences. Cette journée très belle a marqué positivement les enfants qui ont reçu l’assurance de la Ddasm.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)